lundi 6 février 2012

Le chat du Kimono, de Nancy Peña

Je dois dire que c'est une de mes artistes préférés avec Tony Sandoval. Leurs illustrations me transportent ^_^
Donc, je vous propose une vraie chronique dans le cadre du défi lecture auquel je participe sur le blog de l'étang de Kaeru, avec pour thème principal le Japon.

©Boite à bulles/Nancy Peña

Editions : Boite à bulles
Auteur : Nancy Peña

L’histoire commence sur une légende japonaise qui raconte la création du kimono aux chats. Dans une filature de soie où l’on confectionnait les plus belles étoffes, travaillait un tisserand très doué. Le propriétaire de la filature avait une fille très belle dont l’ouvrier était tombé amoureux, mais celle-ci s’en désintéressait complètement. Le père de la jeune femme lui avait fait faire un kimono de toute beauté au motif de chats. Elle l’adorait, et caressait les chats à longueur de journée, qui ronronnaient entre les plis. Je vous laisse découvrir l’ensemble de l’histoire mais sachez qu’un des chats s’est échappé du kimono…

En parallèle,  une autre histoire débute, celle que l’on va suivre tout au long de l’ouvrage mais dont la légende est liée. Un chat clandestin met quelque peu d’animation sur un bateau de commerce puis se retrouve jeter à la mer. Entrain de se noyer non loin du port de Londres, il est repêché de justesse par Watson. Holmes est sur une enquête d’adultère apparemment, et une histoire de kimono ressurgit. Le chat croise une petite fille à plusieurs reprises, qui sans le savoir, sera lié à son aventure.
 
©Boite à bulles/Nancy Peña

Se joue alors un formidable chassé-croisé entre la légende et la réalité. Le kimono aux chats existe-t-il vraiment ? A cette époque, l’Europe du XIXème siècle voue engouement pour la culture japonaise et importent énormément de produits dont de magnifiques kimonos. La haute société s’approprie rapidement les étoffes les plus raffinées. Clifford Barnes, un riche homme d’affaires, offre le kimono aux chats à son épouse, qui, plus tard sera porté par sa fille Alice. Celle-ci aura oublié sa rencontre avec le personnage manquant du motif de ce fameux kimono.

Et ce plus tard, se passe quinze ans après, avec Tea party. Dans cet épisode, on découvre un nouveau personnage qui fait son apparition, Victor Neville, dont le métier de conseiller culinaire va le mener sur le chemin d’ Alice Barnes. A l’époque, cette profession est à la mode et permettait aux personnes ayant les finances de découvrir les meilleures saveurs du monde mais aussi de se voir concocter les menus les plus originaux pour épater la galerie. Là encore, quelques légendes japonaises traversent l’intrigue et le chat se ballade au gré des pages et des motifs de papiers peints jusqu’au kimono. Ici, c’est Victor Neville qui est au centre l’histoire avec le défi qu’il s’est lancé de trouver le meilleur thé pour son client.


©Boite à bulles/Nancy Peña

©Boite à bulles/Nancy Peña
 
La quête prend une nouvelle tournure dans le troisième ouvrage It’s not a piece of cake, ou Neville est confronté à son frère aîné. L’esprit de compétition est évident et en plus alimenté par la demande d’Alice Barnes. Le duc de Montrose souhaite que la recette perdue des black shortbreads soit remise à la lumière du jour. Au contact du chat vagabond, toujours dans les parages, Victor Neville est pris d’hallucinations. Quant à Alice, elle semble avoir adopté son félin et dompté les « pouvoirs » du kimono. Là encore l’intrigue n’est qu’une partie de l’histoire. En fait, on découvre peu à peu le passé des frères Neville avec des révélations dignes d’un roman d’Agatha Christie. Hautes en rebondissements, les histoires entremêlées de contes japonais nous tiennent en haleine.

©Boite à bulles/Nancy Peña
Nancy Peña plante un décor et une atmosphère des plus londoniennes avec un talent incomparable. Ses dessins sont comme des gravures et sa fantaisie nous embarque dans un univers onirique. Certaines illustrations, telles des estampes japonaises, enchantent d’autant plus le récit. L’artiste nous fait voyager sans répit puisque les différentes intrigues sont à suivre dans le même temps entrecoupées par les épisodes de récits japonais.

Ces ouvrages sont une vraie merveille tant sur le plan graphique que sur le plan narratif. Artistiquement, l’époque choisie est d’autant plus intéressante qu’elle voit naître le mouvement Art nouveau qui énormément absorbé l’art japonais. Nancy Peña ne se prive pas d’y faire référence.
A lire absolument !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire